Ville apaisée, ville partagée

La démarche « ville apaisée » vise à rendre la ville accessible à toutes et tous, favoriser la marche, le vélo et l’usage des transports publics grâce à des aménagements adaptés et, diminuer et mieux organiser la place de la voiture en ville par l’abaissement de la vitesse autorisée (30km/h sauf exceptions). Il s’agit également de sensibiliser l’ensemble des habitant et usagers de la rue au respect des règles de la sécurité routière, au civisme et à la courtoisie. Cette démarche a fait l’objet depuis 2023 de nombreux temps de concertation avec les conseils de quartier et avec les associations.

Limitation de vitesse à Chambéry

Des aménagements concertés

Étape majeure de cette "Ville apaisée", ce mois-ci la vitesse dans Chambéry passe à 30km/h dans la plupart des rues encore limitées à 50km/h. "L’idée, c’est que la limitation de vitesse, mais aussi les aménagement urbains, incitent tous les véhicules à ralentir. A faible allure, le partage de la voirie se redessine : les cyclistes et les piétons se sentent plus en sécurité et donc les Chambériens sont plus enclins à privilégier ces modes doux" poursuit Isabelle Dunod. À Chambéry, 48% des rues sont déjà limitées à 30km/h ou moins. Depuis mars, 80% des rues sont concernées. "Nous prenons les arrêtés concernant le changement de vitesse, nous changeons les panneaux et nous réalisons le marquage au sol avec la pose d’environ 80 ellipses indiquant les zones 30 et celles qui restent à 50km/h" détaille Gaëlle Dubost, responsable du service maintenance, voirie, propreté urbaine.

Afin de hiérarchiser les voies et de définir les besoins des habitants, les conseils de quartiers citoyens et les associations d’usagers ont été largement consultés. "C’est important d’avoir leurs retours car ce sont eux qui vivent la ville au quotidien. Cela nous permet de co-construire un projet cohérent" explique Isabelle Dunod. Une centaine de points de conflit liés à tous les modes de déplacement a ainsi été identifiée. Les services techniques les analysent et effectuent des retours avec des propositions d’aménagements. Certains travaux ont d’ailleurs déjà été réalisés.

Quai Ravet, le nouveau stationnement longitudinal a permis la réfection d’un cheminement piéton perméable le long de la Leysse. Rue Jules Ferry, à proximité du collège, des chicanes de stationnement ont été créées, obligeant les automobilistes à lever le pied dans cette zone à grande activité piétonne et cycliste. La rue de Budapest, à Mérande, a également été réaménagée pour sécuriser les cheminements piétons.

Une ville plus calme et plus respirable

À 30km/h, les temps de parcours ne sont pas forcément allongés. La circulation plus fluide est aussi plus calme, avec une réduction, selon l’Ademe*, de 2,5 à 3,9 décibels selon les revêtements, soit une diminution par deux de la pollution sonore. Ne seront pas concernés par cette limite de vitesse les axes de transit, ainsi que les zones industrielles et commerciales. "Afin de ne pas dégrader le niveau de service en transports en commun, certaines voies pour le réseau de bus resteront également limitées à 50km/h" ajoute Gaëlle Dubost.

Une ville marchable et cyclable

En parallèle, la Ville travaille à améliorer encore les déplacements à pied ou à vélo : fléchage des temps de parcours, balades urbaines, pédibus... "Il est important de rappeler la signification de certains panneaux comme celui de la zone de rencontre", soulève Isabelle Dunod. Ce dernier délimite une zone où la vitesse est limitée à 20km/h et où le piéton est prioritaire. Des travaux pour assurer les continuités piétonnes sont prévus, à l’image de ceux du boulevard du Théâtre qui deviendra en partie piéton (voir p. 10).

La Ville, en coordination avec l’Agglomération, travaille toujours activement à la réalisation du schéma directeur cyclable. Ainsi, la piste cyclable de l’avenue des Ducs et du quai Borrel a été réalisée en 2023. Enfin, les actions de sensibilisation pour un meilleur partage de l’espace public se multiplient : quatre radars pédagogiques sont déployés dans différents quartiers, l’agence Écomobilité poursuit ses actions auprès des scolaires et la Ville va déployer une campagne d’affichage.